Le nombre de visiteurs étrangers dans le delta du fleuve Rouge ne représente que 20% de celui de l’ensemble du pays, malgré ses énormes potentiels de développement, notamment sur le plan culturel et historique.
«Berceau de la civilisation de la riziculture en eau, riche de 4.000 ans d’histoire, le delta du fleuve Rouge possède tous les avantages pour développer un tourisme culturel, spirituel et historique», a affirmé le secrétaire général de l’Association des tours-opérateurs du Vietnam, Nguyên Tuân Viêt.
Avec ses trésors de temples, de pagodes et de mausolées, la région peut aisément concevoir des centaines de circuits différents pour tous les goûts. Les spécialités régionales sont des circuits incluant des patrimoines comme la Citadelle impériale de Thang Long, le Temple de littérature Van Miêu-Quôc Tu Giam à Hanoi, la citadelle antique de Cô Loa, outre des patrimoines immatériels tels que ca trù (chant des courtisanes) et quan ho (chants alternés de Bac Ninh), outre les circuits de villages de métier traditionnels, de repos ou de pèlerinage.
Ses capacités en termes de communications sont également un atout. Son réseau routier est de très bonne qualité sur ses plus de 21.000 km² de superficie, et son parc d’autocars modernes permet à la région de développer des tours interprovinciaux d’une à trois heures de route seulement.
Malgré cela, entre 2000 et 2012, les touristes étrangers ayant visité le delta du fleuve Rouge n’ont représenté que 20% de tous ceux qui sont venus au Vietnam, et les touristes vietnamiens, 20 à 25%. Pour l’essentiel, ils préfèrent les deux grandes villes septentrionales de Hanoi et de Hai Phong.
Selon les spécialistes, outre un manque de planification stratégique et de coopération interrégionale, le tourisme du delta du fleuve Rouge manque d’acteurs capables et compétents en mesure d’organiser des circuits plus innovants et plus attrayants.
«Les produits du tourisme spirituel se cantonnent plus ou moins à une même gamme. Ainsi, pour les sites de Chua Huong (pagode des Parfums), Trang An, Vân Long, Tam Côc, Thung Nham (province de Ninh Binh)..., ce sont toujours un circuit en jonque pour visiter les grottes. Bref, pas grand-chose chose de neuf...», explique le directeur de l’agence de voyage Thê hê tre, Trân Thê Dung.
Or, il considère que le choix d’un site touristique à développer implique d’aménager globalement et complètement ses infrastructures puis de définir ses caractéristiques particulières et originales pour créer des produits touristiques. Il faudrait en particulier veiller à offrir l’opportunité aux gens de rencontrer les populations locales. «S’agissant de transport, les sites touristiques sélectionnés doivent être situés à proximité de la route nationale 10 afin de faciliter les déplacements, car cette dernière est l’axe principal de la région qui relie le complexe de Tràng An à l’Île Cat Bà (ville de Hai Phong)», a donné en exemple Trân Thê Dung.
Cette année, qui est l’Année nationale du tourisme du delta du fleuve Rouge avec pour thème «La civilisation du delta du fleuve Rouge», est une sérieuse et opportune invitation à promouvoir le tourisme de cette région.