Trois grandes fêtes que sont le 1973e anniversaire de l'insurrection des deux Soeurs Trung, la fête Giong du Temple de Soc et la fête de Cô Loa ont été inaugurées à Hanoi le matin du 15 février, soit le 6e jour de la Nouvelle Année lunaire, avec de nombreux visiteurs malgré la pluie.
Le 1973e anniversaire de l'insurrection des deux Soeurs Trung a été célébré en grande pompe au temple de Ha Lôi qui leur est dédié, dans le district de Mê Linh à Hanoi, en présence de la vice-présidente du Vietnam, Mme Nguyên Thi Doan.
Cette fête de cinq jours - jusqu'au 10e jour du premier mois lunaire, honore la tradition de patriotisme et l'esprit indomptable du peuple vietnamien. Comprenant un riche programme artistique et de nombreux jeux populaires, elle attire chaque année un grand nombre de gens de Hanoi comme de ses environs.
Le même jour, la fête de Giong ou Thanh Giong, héros national légendaire et l'un des quatre Immortels selon la croyance vietnamienne, a solennellement eu lieu dans la commune de Soc Son à Hanoi.
Selon la légende, c'est là que le Génie Giong se reposa avant de partir définitivement au Ciel. Ces fêtes, lors desquelles l'on reconstitue en grandeur réelle l'épopée du héros, ont lieu chaque année.
Elle débute par une procession de bannières depuis le Temple des Saintes mères jusqu'au Temple supérieur, à laquelle ont participé des centaines de personnes, puis est suivie d'une partie de "chasse aux tigres" devant le Temple supérieur.
La fête de Giong est également célébrée chaque année le 9e jour du 4e mois lunaire à Phu Dông, aujourd'hui dans le district de Gia Lâm à Hanoi. C'est la 2e plus grande fête populaire au Vietnam, après celle des rois Hùng à Phú Tho. Le nom de Phù Ðông Thiên Vuong (Prince Céleste du village de Phù Ðông) ou de Thanh Giong (Saint Giong) est connu de tous les Vietnamiens, petits et grands.
La légende de Thanh Giong est connue de tous les Vietnamiens. Sous le règne du 6e roi Hùng (époque du 1er État de la nation vietnamienne, le Van Lang des Lac Viêt, au 1er millénaire av. J.-C.), une vieille fille du village de Giong (autre nom de Phu Dông) posa le pied dans l'énorme empreinte d'un pied divin et donna naissance à Giong. Lors de ses trois premières années, le garçonnet ne parla pas, restant couché sur son lit.
À cette époque, les envahisseurs An venus du Nord - dynastie chinoise des Shang du XVIIIe siècle av. J.-C. à circa 1025 av. J.-C. -ravageaient le pays. Un jour, le héraut royal traversa le village pour mobiliser le peuple et, à peine les porte-voix se fussent-ils tus que l'enfant se leva et demanda à aller combattre l'ennemi. Il mangea comme quatre, grandit rapidement et demanda au roi une cuirasse, un casque et un coursier. Il fonça sur l'ennemi, combattant avec rage. Son fouet de fer brisé, il arracha des bosquets de bambou pour s'en servir comme arme. La victoire acquise, du mont Da Chông (aujourd'hui Soc Son, Hanoi), il s'envola vers le Ciel sur son cheval. Le roi l'investit alors en tant que Phù Dông Thiên Vuong (Roi Céleste de Phù Dông).
Les fêtes Giong des temples de Phù Dông et de Soc Son du Vietnam ont été reconnues, entre autres, en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Enfin, le 15 février toujours, la fête de Cô Loa a solennellement eu lieu dans le district de Dông Anh à Hanoi en l'honneur du roi An Duong Vuong et des bâtisseurs de cette citadelle. Cette année, elle a une signification particulière alors que Cô Loa, la plus ancienne citadelle du Vietnam, vient d'être reconnue en tant que vestige national spécial.
Située dans le district de Dông Anh à environ 20 km du centre de Hanoi, Cô Loa abrite de nombreux sites archéologiques sur ses 500 ha dont les fouilles ont révélé que le développement du Vietnam a été continu durant les âges de la pierre, du bronze puis du fer, avec pour apogée la culture de Dông Son. Selon les archéologues, Cô Loa est la plus ancienne citadelle du Vietnam, capitale du pays sous le règne d'An Duong Vuong au IIIe siècle avant Jésus-Christ.
Elle témoigne des techniques de construction de l’époque et de l’architecture militaire des Vietnamiens qui surent profiter de la configuration du terrain pour construire deux murailles en colimaçon. Cô Loa comportait à l'origine, selon la légende, neuf spirales de terre, et, selon les archéologues, trois : celle à l'extérieur mesurait environ huit kilomètres, celle du milieu, 6,5 km, et la dernière, 1,6 km. Hautes en moyenne de quatre à cinq mètres avec un maximum en certains endroits de 8 m à 12 m, leur base était épaisse de 20 m à 30 m. Constituées de terre, elles étaient renforcées par des haies de bambous et bordées de larges douves...