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Le ca trù face à la question de la préservation

Le ca trù face à la question de la préservation

Le ca trù (chant des courtisanes) a été inscrit en 2009 dans la liste des patrimoines immatériels de l’humanité nécessitant une sauvegarde d’urgence. trois ans après, la question de sa conservation n’a toujours pas été résolue.

Le ca trù, qui existe depuis le xve siècle, est une forme complexe de poésie chantée du nord du vietnam. ayant pour berceau la culture populaire, il est devenu une «expression savante» de la musique traditionnelle nationale.

Les groupes de ca trù sont composés de trois personnes : une chanteuse qui utilise des techniques respiratoires et le vibrato pour produire des ornementations sonores uniques, tout en jouant des claves ou en frappant sur une boîte en bois, et deux instrumentistes qui l’accompagnent au luth à trois cordes et au tambour d’éloge. certaines représentations de ca trù comprennent également de la danse.

En 2005, le pays comptait 22 clubs de ca trù. ils sont désormais trois fois plus, dans 15 villes et provinces du pays. des cours ont été ouverts aux jeunes. des festivals sont organisés annuellement et des représentations ont été rétablies. pourtant, les experts s’alarment toujours du risque de disparition de cet art.

Car selon des enquêtes, le pays ne compterait que 18 artistes de ca trù contre 21 en 2009, qui ont tous plus de 80 ans. bien qu’il existe une soixantaine de clubs dans l’ensemble du pays, qui regroupent 500 membres, ceux capables de chanter le ca trù ne sont pas nombreux.

Nécessité de politiques d’encouragement

Après la reconnaissance en 2009 par l’unesco du ca trù en tant que patrimoine immatériel de l’humanité nécessitant une sauvegarde d’urgence, le ministère de la culture, des sports et du tourisme a édifié un programme d’action national de protection pour la période 2010-2015.

Ce programme insiste sur la sensibilisation des habitants à la nécessité de cet art, la création de conditions favorables aux échanges entre les clubs. il insiste aussi sur la nécessité d’élaborer des politiques d’encouragement aux artistes, de reconnaître ceux qui contribuent à la préservation et la valorisation du ca trù comme «artistes du peuple» ou «artistes émérites». particulièrement, ce programme aborde la question cruciale des ressources financières nécessaires.

«pour préserver le ca trù, il faut chercher les chanteuses appelées dào nuong. autrefois, elles enseignaient dans les clubs des villages mais maintenant, il est difficile d’en trouver», estime le docteur nguyên xuân diêu, qui a consacré des années à l’étude de cet art.

01/03/2013 03:39