Le district de k’bang est l’une des localités de la province de gia lai (hauts plateaux du centre) qui est parvenue à préserver et à valoriser la culture traditionnelle de l’ethnie bahnar, et notamment ses gongs et maisons funéraires.
La province de gia lai conserve aujourd’hui près de 6.000 gongs, dont un millier de gongs par la seule ethnie bahnar, avec une cinquantaine de ceux-ci qui, antiques, ont une valeur de 13 à 15 millions de dôngs. plusieurs villages conservent encore la pratique spécifique de la maison funéraire et de ses belles et majestueuses statues en bois qui l’entourent.
Le district de k’bang promeut constamment la communication sure l’importance de la préservation des caractères culturels traditionnels des bahnar, et ceux-ci sont de fait de plus en plus suivis par ces derniers. le district organise chaque année des festivals de gong dans tous les villages et leurs habitants y participent avec enthousiasme. dans ce cadre, la culture des gongs et des maisons funéraires est étroitement attachée aux fêtes locales. k’bang insiste également sur la transmission de ces traditions aux jeunes générations en créant des groupes de jeunes joueurs de gong ou en organisant des concours de sculpture de statues de maison de funérailles...
A 78 ans, dinh di, l’un des artistes capable d’accorder les gongs, vit dans le village de lot, commune de nghia an, depuis plus de 50 ans. sa renommée s’étend cependant bien au delà de cette localité et il pratique son art au profit de propriétaires de gongs de provinces avoisinantes telles que binh dinh, dak lak ou kon tum. «je suis vieux et ceux capables d’accorder un gong sont de plus en plus rares. je souhaite vivement léguer ce métier et cet art à des jeunes. si les sons du gong sont trahis quand on toque, la valeur de ce gong est perdue. c’est aussi un des facteurs conduisant à la disparition de la culture des gongs», explique dinh di.
Dinh hoac et dinh uông, deux sculpteurs de 60 ans du village de boong, commune de lo ku, sont tourmentés par la survie de la coutume de la maison funéraire des bahnar. sculpter une statue n’est pas difficile, l’essentiel, c’est de faire en sorte qu’elle ait une âme. ils s’efforcent donc depuis quelques années de transmettre cet art, ce rite et cette mystique à des jeunes de leur ethnie. heureusement, bon nombre de ceux du village de boong peuvent sculpter, certain étant même particulièrement qualifiés, et il en va ainsi dans plusieurs autres villages de la commune de nghia an...