Tourisme du Vietnam a une solution. Le développement des villages culturels et du tourisme au sein des minorités ethniques de la province de Nghê An (Centre) donne la grande opportunité à ses populations d’accéder à un nouveau métier qui leur permet de sortir de la pauvreté, ce qui est particulièrement difficile dans les districts montagneux.
La famille de Lô Thi Hoa, originaire de cette ethnie, a commencé à accueillir des touristes en juillet 2011. Ces derniers se sont déclarés «satisfaits» de leur repas en famille, comme de l’alcool en jarre que l’on boit ensemble avec des chalumeaux, des tiges de bambou... Ils ont pu ainsi découvrir les conditions de vie, les mœurs et les coutumes des Thái. À son avis, pour que son travail soit plus professionnel, elle devait suivre une formation professionnelle de guide et échanger des expériences sur les pratiques du tourisme communautaire avec ses homologues du village Lac, dans la province de Hoà Binh, qui est une destination attrayante pour les touristes étrangers.
Une aide non négligeable
Le Comité de gestion du Parc national de Pù Mát à Nghê An a organisé, en collaboration avec l’Association provinciale des femmes, des formations de cuisinier pour une trentaine de personnes. Ces dernières peuvent désormais préparer dans les règles de l’art les spécialités culinaires locales pour les touristes.
Dans le village de Nua, des troupes d’artistes amateurs se sont entraînées fréquemment à divers chants et danses originaux de plusieurs ethnies, notamment Thái. Désormais, leurs visiteurs du monde entier peuvent connaître les cultures de ces ethnies. Les habitants développent ainsi leurs revenus, et leurs conditions de vie s’améliorent progressivement.
Afin d’exploiter ce modèle de tourisme au sein des ethnies montagneuses, un projet d’établissement d’un circuit de tourisme communautaire Bông Khê - Yên Khê - Luc Da - Môn Son, dans le district de Con Cuông de la province de Nghê An, a été signé en juin 2011 par le Comité de gestion du Parc national de Pù Mát et l’UNESCO Vietnam. Ce projet a pour objet de renforcer la conservation et la valorisation des particularités culturelles des minorités ethniques vietnamiennes, ainsi que de leur donner des conditions pour développer leurs revenus.
Nécessité de formation de guides et de traducteurs
En près de trois années de réalisation, ce projet a apporté ses fruits. Pourtant, «le nombre de visiteurs étrangers qui pratiquent le tourisme communautaire est encore modeste», a souligné Lê Thành Dô, chef adjoint du Bureau de l’éducation sur l’environnement et l’écotourisme du Parc national de Pù Mát. Et ce d’autant plus que la plupart des sites relevant de ce programme de tourisme communautaire sont à proximité des frontières, de sorte qu’il est nécessaire pour les visiteurs d’être titulaires d’un laissez-passer. Or, les formalités pour l’obtenir demandent encore beaucoup de temps.
À son avis, dans l’avenir, une attention particulière devra être prêtée à la construction d’infrastructures, à commencer des voies de communication, des réseaux d’adduction et des latrines... pour les foyers ethniques accueillant des visiteurs. Il faudra en outre former des traducteurs et mettre en place des services locaux dans les hameaux et villages. Enfin, l’élaboration par les autorités locales d’une stratégie pour le développement du tourisme communautaire, d’un programme d’édification et de promotion de différents circuits touristiques écologiques adaptés, est impérative.