À l’âge de 34 ans, trân van khoa est déjà patron d’un petite société spécialisée dans des circuits touristiques d’un genre nouveau, dénommés : «riziculteur, maraîcher ou pêcheur l’espace d’un jour». le principe est simple : retrousser ses manches et ses bas de pantalon !
les touristes étrangers dans la peau des paysans à hôi an. |
En 2005, khoa met en oeuvre son projet. il emprunte de l’argent à des amis et crée la sarl khoa trân hôi an. après quelques années difficiles, ses circuits, baptisés hôi an éco-tour, commencent à attirer des clients, en majorité étrangers. sa sarl basée à hôi an prend en charge chaque année 200-300 touristes. rien que le circuit «dans la peau des pêcheurs sur un thuyền thúng» (petite embarcation ronde en bambou tressé) a enregistré des milliers d’inscription. sa compagnie dégage chaque année grosso modo un milliard de dôngs de chiffre d’affaires et permet à une soixantaine de familles - celles accueillant les touristes - d’augmenter leurs revenus.
À la fois boss, guide et employé à tout faire
Une journée de trân van khoa commence à 06h00 du matin et prend fin à 18-19h00. à peine debout, le jeune chef d’entreprise vérifie ses emails puis examine la météo du jour, avant de programmer l’agenda de la journée. ensuite, il contacte les hôtels puis va chercher lui-même les touristes inscrits à ses circuits.
La journée, ce robuste jeune homme de 34 ans n’est pas dans son bureau comme un patron «normal» mais les pieds nus dans les rizières ou les potagers. un jour dans un champ pour apprendre aux touristes, avec les paysans locaux bien sûr, à récolter le riz mûr ou piquer le riz jeune... le lendemain en mer dans un thuyền thúng, enseignant à ses clients hilares à diriger la frêle embarcation et à pêcher au filet. «en créant ma compagnie, j’ai choisi dès le début le tourisme qui privilégie le contact avec les habitants locaux. les clients sont de plus en plus nombreux et, heureusement, mon choix est en accord avec les politiques des autorités locales qui veulent développer le tourisme vert», confie-t-il.
Bien que parlant couramment anglais, khoa réserve chaque jour un peu de son temps pour apprendre le français et l’espagnol afin de pouvoir communiquer avec les ressortissants de ces deux pays, peu à l’aise dans la langue de shakespeare. «s’ils ne parlent pas anglais et si je ne sais pas communiquer dans leur langue, alors tout dialogue est impossible !», explique-t-il.
Une hôte de marque
En 2008, la présidente finlandaise tarja halonen, en visite au vietnam, est venue à hôi an où elle a participé à un circuit hôi an éco-tour. elle a été ravie : «cette virée a été pour moi est une excellente expérience, une façon originale de connaître le vietnam de l’intérieur». en janvier dernier, brett daniel allen (45 ans, australien), a confié avoir passé une journée formidable : «c'était génial d’accompagner les agriculteurs vietnamiens, bien sympas et très travailleurs», a-t-il dit.
Emballés aussi, liz et robert taylor, un couple australien : «vraiment super ! khoa nous a emmené au village de trà quê. là bas, nous avons bêché, fumé la terre, cultivé et arrosé les plantes comme de vrais maraîchers ! puis nous sommes allés en mer avec des pêcheurs». et sans oublier quelques compliments pour khoa : «nous avons été guidés par khoa. que ce soit la pêche ou les travaux champêtres, il nous a donné des renseignements très détaillés et a été un merveilleux compagnon. longue vie à sa compagnie !».