La province de Tuyên Quang (Nord) a organisé jeudi une réunion afin de réexaminer les documents sur le chant then pour sa reconnaissance en tant que patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par l'UNESCO en 2015.
La réunion a vu la participation de représentants des provinces septentrionales de Cao Bang, Lang Son, Bac Kan, Thai Nguyên, Lao Cai, Tuyên Quang, Lai Châu et Bac Giang, qui ont discuté de l'étude précise de la situation actuelle du chant then dans leurs localités.
Ce chant, qui est propre aux ethnies Tay, Nung et Thai, a un rôle central dans leur vie spirituelle. Il s’agit d’un poème religieux chanté qui conte le voyage menant au paradis afin de converser avec l’Empereur de Jade. Traditionnellement, ce chant est accompagné par le đ àn tính, un instrument au manche long et à deux ou trois cordes avec une caisse de résonance constituée d’une demi-calebasse sèche.
Il y a deux sortes de then. Le premier, le then quat qui, accompagné par la danse de l’éventail (quat), est interprété lors des cérémonies d'intronisation du "thây cúng" - une sorte de chaman, mais aussi pour invoquer le bénéfice de la paix ou la guérison d’un malade... La langue employée est essentiellement le tày. Le second, le then tính est né et s’est développé sur la base du premier, à ceci près qu’il est accompagné de deux instruments, le đ àn tính et le chùm sóc.
Aujourd’hui, il ne subsiste plus à Tuyên Quang qu'une soixantaine de chants de then et une vingtaine d'artistes qui soient en mesure de l’interpréter dans la grande tradition. Il est exposé, en d’autres termes, à un réel risque de disparition, notamment de ses plus anciens airs.