Les travaux de recherches intitulés "solutions d'exploitation du potentiel touristique du couloir économique est-ouest ewec" s'achèvent. menés depuis décembre 2007 par le bureau de représentation du ministère de la culture, des sports et du tourisme à ðà nang (centre), ils devraient être soumis au conseil des scientifiques dans un proche avenir.
depuis longtemps déjà, le tourisme mondial sait utiliser la notoriété et la magie entretenue par le souvenir des voies antiques qui reliaient les grandes régions du globe entre elles. ainsi en est-il de la légendaire "route de la soie" - piste caravanière qui reliait la région des capitales chinoises (proches de l'actuelle xi'an) à l'europe - qui fait tant rêver les hommes depuis marco polo. aujourd'hui, elle est remise au goût du jour et son tracé est largement exploité par les opérateurs touristiques. sur ce modèle, d'autres "routes" sont créées, selon un principe immuable : trouver un fil rouge qui permet de faire voyager les touristes. ainsi, en allemagne, en 1950, le maire de la ville d'ausburg, ludwig welege, a invité d'autres villes à se réunir pour former la "route romantique", composée d'une chaîne de villes longeant cette voie longue de 350 km, qui abrite 31 sites pittoresques, riches de paysages naturels magnifiques, romanesques et de traditions culturelles. sans compter la "route historique kansai" au japon et la "route du vin" en france.
Au vietnam, les travaux de "con duong cái quan" (route du mandarin) de thanh hoá à bình thuân (centre) ont été mis en chantier en 1939 mais sont restés inachevés suite à la guerre.
Actuellement, avec la tendance à la globalisation et au partenariat entre régions et nations, "il faut des routes favorables au développement socio-économique, dont le tourisme est l'un des moteurs, d'où notre idée à ce sujet", explique hô viêt, ancien haut spécialiste de l'administration nationale du tourisme, co-président des travaux de recherche "solutions d'exploitation du potentiel touristique au couloir économique est-ouest ewec".
En fait, avant de procéder à ce thème, son groupe de chercheurs en avait effectué 2 autres : "route patrimoniale du centre" et "route verte du tây nguyên". ces 2 réalisations ont fait et font actuellement sentir leurs effets, ce qui permet à hô viêt et ses collaborateurs de continuer à s'engager dans le 3e projet, beaucoup plus ambitieux cette fois-ci.
Le groupe de présidence de ces travaux a examiné et évalué l'état réel des ressources touristiques des localités situées dans la région économique de pointe du centre élargi, liées au couloir économique est-ouest par les portes-frontières à la frontière vietnamo-lao : câu treo (province de hà tinh), cha lo (quang bình), lao bao (quang tri), dak ôc (quang nam) et bo y (kon tum). le but est de mettre en vedette les produits touristiques remarquables de la région, comparables à ceux de la thaïlande, du laos et du myanmar, pour en proposer une exploitation efficace.
Afin de réaliser cette étude, le groupe de chercheurs s'est adressé aux localités concernées pour consulter les données réelles, en se rendant sur le terrain. lors de sa tournée au laos et en thaïlande, en travaillant à savannakhet et dans l'institut du mékong, le groupe a reçu le soutien apporté par les experts qui lui ont donné des avis valables. ceci constitue un véritable signe d'encouragement sur la pertinence de ce projet.
Cependant, tout ne va pas de soi. en effet, il existe une difficulté de taille : le projet concerne toute la ligne ewec, mais les ressources financières ne permettent d'agir que sur les provinces du centre. or, "sa mise en œuvre a besoin d'un budget adapté", reconnaît m. viêt, en espérant qu'à l'avenir, "d'autres spécialistes auront de meilleures conditions pour continuer à réaliser d'autres travaux complémentaires".
Dans ce contexte, la ville de ðà nang, tête de ligne, est à la fois le départ et l'arrivée du couloir ewec, relié à la ville portuaire de mawlamyine (état de mon) du myanmar. après khon kèn en thaïlande, ðà nang est considérée comme la 2e ville importante sur cet axe, d'autant plus qu'elle se situe au coeur des patrimoines du centre du vietnam. en outre, ces derniers temps, grâce à l'accélération du développement des infrastructures, dà nang a acquis une nouvelle dimension qui lui permet d'attirer davantage de touristes venus faire des achats, prendre un bain de mer, s'offrir des loisirs...
Autre caractéristique : par rapport aux autres pays situés sur la ligne ewec, les potentialités touristiques du vietnam sont réparties sur 12 provinces du centre. cependant, "nos produits touristiques devraient être relevés à une catégorie supérieure", estime hô viêt. il s'agit, d'après lui, d'attacher de l'importance à l'aménagement, à la construction et à la gestion des belles plages et baies du centre, ainsi que d'exploiter les patrimoines culturels et naturels mondiaux au service des visiteurs. sans oublier d'examiner les richesses disponibles de la région en vue de les mettre en valeur. de plus, toujours selon m. viêt, il semble important de créer la marque gastronomie du centre, dont les plats de résistance seront ceux de huê et les spécialités maritimes. il faut également investir dans la construction de centres commerciaux, la production d'objets de souvenir, l'organisation de fêtes et surtout l'aménagement de haltes. "celles-ci s'avèrent très importantes pour les touristes de passage désireux de visiter toute la région", insiste-t-il, en rappelant la nécessité pour les localités de resserrer davantage leurs liens pour un développement touristique commun.
Si cet ambitieux projet est déployé avec succès, ce sera encore un atout majeur pour que le vietnam puisse accueillir toujours plus de touristes…