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Les « voyages poussières » forment la jeunesse !

Les « voyages poussières » forment la jeunesse !

On connaissait le com bui, traduit littéralement «riz poussière» pour désigner les gargottes de bord de rue, voilà maintenant le du lich bui ou «voyage poussière».

Si vous manquez d’imagination, sachez qu’il s’agit simplement de voyager par ses propres moyens, sans « booker » de tour, souvent avec un budget limité, en utilisant des moyens de locomotion populaires : car, mobylette, vélo, voire ses jambes pour les plus courageux. voyager ainsi (« à la dure » diraient certains) c’est s’exposer à tous les caprices de la météo, et bien sûr à la fameuse poussière qui ne manque pas sur les routes vietnamiennes...

Récemment, après avoir réussi haut la main le concours d’entrée à l’école supérieure du commerce extérieure, nguyên thành nam s’est vu offrir par ses parents un voyage à singapour. alors que la plupart des jeunes de son âge auraient sauté de joie, le jeune homme a demandé à ses parents une faveur : l’autoriser à traverser le pays avec le sac au dos avec ses amis. «les jeunes aiment voyager avec un sac au dos. on va où l’on veut, on ne sait jamais trop où l’on va dormir le soir, on est libre de s’arrêter n’importe où au gré des rencontres. ça, c’est du voyage, pas du tourisme », partage nam.

La plupart de ces jeunes bourlingueurs bouclent leur sac à l’occasion des vacances scolaires. à la différence de leurs homologues occidentaux, ils sont très grégaires et ne partent jamais seuls. plus on est nombreux, mieux c’est ! la plupart choisissent la moto, le moyen de transport le plus pratique. les destinations les plus prisées dans le nord sont nà hang (tuyên quang), ba bê (bac cạn), y tý-bat xat (lào cai), mèo vac (hà giang)...

«les jeunes veulent découvrir les us ou les coutumes des ethnies minoritaires», confie huu hoàng, membre d’un groupe de routards de l’école supérieure de l’économie nationale de hanoi. et côté ethnies minoritaires, dans le nord du pays, ils sont gâtés...

Pour huong mo, une étudiante de l’école supérieure de la culture de hanoi, «voyager ainsi permet de découvrir la beauté de la nature. on est à moto, alors c’est facile de s’arrêter et de sortir l’appareil-photo». elle souhaite organiser des expositions pour présenter les meilleures clichées de ses voyages.

«c’est intéressant certes mais les défis ne manquent pas, estime huu hoàng. tomber en panne, crever, se tromper de chemin, faire des mauvaises rencontres, et le pire de tous : l’accident... ».

Le groupe de thu hiên vient de passer le col des nuages à moto. «les paysages sont si beaux et puis, franchir ces lacets à moto, c’est une étrange sensation, un mélange de peur et de plaisir. je me suis dépassé. c’est une belle expérience», avoue hiên.

Inutile de préciser qu’une bonne préparation est indispensable : d’abord bien réfléchir à l’itinéraire, calculer les kilomètres, ne pas prévoir des étapes trop longues. côté vêtements, emporter de bonnes lunettes, un imperméable, pantalons et chemises à manche longue... car à moto on brûle sous le soleil sans s’en rendre compte. ne pas se charger de choses inutiles, car le poids est l’ennemi numéro un du voyageur. prévoir aussi une trousse de premiers secours ainsi que des outils pour réparer une crevaison car il n’y a pas toujours un réparateur à proximité, surtout sur les routes montagneuses du nord...

11/02/2013 12:04