Les mông, dao, giay, hà nhi..., propriétaires des rizières en gradins de la région montagneuse du nord, sont bien incapables de dire à quand remonte cette forme de culture, moyen de subsistance et âme des gens de cette région. la province de lào cai souhaite même inscrire certaines d'entre elles dans la liste des patrimoines nationaux.
on peut contempler des rizières en terrasses, véritables oeuvres d'art à ciel ouvert, dans plusieurs provinces montagneuses du nord, notamment à lào cai, yên bai, hoà binh et hà giang. il s'agit des "paniers à provisions" des ethnies minoritaires mông, dao, giay, tày, hà nhi, la hu... qui pratiquent cette culture depuis des générations.
Dans le village de vù lùng sung, commune de trung chai, on peut trouver des rizières de 121 étages, considérées comme les plus anciennes du district de sa pa (lào cai).
Les talentueux bâtisseurs des rizières en gradins
Les mông et hà nhi sont considérés comme les meilleurs "bâtisseurs" de ces rizières en gradins. ma a chang, qui réside au village de mông sên 2, commune de trung chai, est un bâtisseur de talent de ce type de rizières. aujourd'hui, à 67 ans, ma a chang se rend toujours dans différents districts, de sa pa à bat xat en passant par mù cang chai, pour bâtir des rizières selon les commandes des clients qu'il reçoit par courrier. "avant le bâti des rizières, il faut aller chercher les cours d'eau qui sont parfois à des kilomètres du terrain où l'on va sculpter les rizières", raconte le vieil homme. d'après lui, l'eau sert de niveau permettant à l'ouvrier de savoir si la surface est plane.
Ma a chang est originaire de l'ethnie mông, mais parle couramment la langue des dao et des giay. il ne compte plus le nombre de rizières qu'il a sculptées. ce sculpteur de rizières a invité également ses proches et amis à travailler avec lui. ils ont fait un contingent de bâtisseurs de rizières qui a contribué à créer les rizières caractéristiques qui rendent plus attrayants les paysages de sa pa.
auparavant, les ethnies vivant à sa pa débroussaillaient les terrains pour y cultiver riz et maïs. depuis 1998, le développement de la culture en étages a mis fin au débroussaillage et ainsi à la vie nomade de nombreux habitants dans d'autres provinces voisines ou les hauts plateaux du centre, selon les études du comité des ethnies de la province de lào cai.
"la totalité des paysans de sa pa pratiquent ce type de culture", affirme le chef du bureau de l'économie du district de sa pa, nguyên xuân cuong. cette localité compte environ 4.000 familles, avec 25 000 habitants, originaires d'ethnies mông, dao, tày, giay. actuellement, les rizières en terrasses représentent la totalité de la superficie de production de riz de sa pa, soit 2490 ha. après la récolte de fin août, les foyers procèdent en février de l'année suivante à la culture du maïs. et chaque mois de mai correspond à la période de repiquage.
La province de lào cai fait tout son possible pour sauvegarder ses rizières face à l'augmentation démographique. "les rizières en terrasses constituent l'âme de l'homme et de la nature de cette région", affirme le directeur du service de la culture, du sport et du tourisme de la province de lào cai, trân huu son. il est chargé des études et de la conception du dossier qui sera déposé au ministère de la culture, du sport et du tourisme dans le but de faire reconnaître ces rizières si particulières comme patrimoine national. un concours de photos de ces rizières a été lancé. l'exposition regroupant les meilleurs clichés des rizières de sa pa devrait ouvrir ses portes en octobre prochain.