Menu

Les ê dê et leurs demeures, une richesse à conserver

Les ê dê et leurs demeures, une richesse à conserver

Tout un symbole. les longues maisons sur pilotis sont emblématiques de l’ethnie minoritaire ê dê, vivant dans la province de dak lak. ces ouvrages architecturaux originaux se trouvent sur les hauts plateaux du centre.

Durant des siècles, légendes et épopées se sont plues à décrire les demeures caractéristiques des ê dê. pourtant, l’urbanisation croissante les met aujourd’hui en danger.

Depuis toujours, les habitations des ê dê se dressent sur des pilotis et s'étendent sur des longueurs impressionnantes. sur l’une des deux parois les plus longues, on trouve la porte d’entrée. de loin, cela ressemble fort à des barques reposant solidement sur des colonnes de bois, sans charpente apparente.

La longueur des maisons, atteignant autrefois des centaines de mètres, dépend du nombre de personnes vivant sous son toit. aujourd'hui, celles de 30 à 40 m sont plus répandues. elles sont souvent divisées pour créer de plus petites habitations. les charpentes apparentes ont fait leur apparition, de même que les maisons bâties à même le sol.

Cependant, encore aujourd’hui, suivant la tradition, les demeures disposent de deux portes et de deux escaliers : un pour les propriétaires, l'autre pour les invités. le nombre de marches est toujours impair, signe de chance dans la culture ê dê. cet escalier bien particulier fait toute leur fierté. il est fabriqué à la main et orné de deux seins à son sommet, symbole de la puissance matriarcale.

À l’intérieur, on trouve deux parties. environ un tiers est réservé à la réception des hôtes et aux activités communes de la famille. le reste est divisé en plusieurs compartiments attribués à chaque couple.

Des politiques protégeant les maisons longues

Plusieurs générations vivent ensemble dans cette espace. généralement, chaque maison abrite entre 7 et 9 couples. la longueur de la demeure se mesure en fonction du nombre de poutres. lorsqu'une fille se marie, la maison est allongée d’un compartiment pour accueillir son mari et la future famille. la place prépondérante des femmes dans cette ethnie veut que ce soit les hommes qui viennent vivre dans la maison de leur épouse.

Il y a peu, les autorités de la province de dak lak ont commencé à déplacer les familles habitants dans les maisons longues pour préserver ces ouvrages à l’architecture typique. les personnes déplacées bénéficient d’aides financières pour se construire un nouveau logement.

La région des ê dê est en plein développement économique depuis quelques années. de ce fait, beaucoup de ces demeures ont été détruites et remplacées par des immeubles en béton.

Afin de remédier au problème, les autorités locales ont lancé un programme de conservation des maisons longues. le hameau d’akô dhông (ville de buôn ma thuôt) est un modèle en la matière. environ 100 familles y habitent, vivant de la culture du café, du tissage et du tourisme. le patriarche du village a demandé à la population locale de ne pas détruire leurs habitations traditionnelles et de construire de nouveaux logements derrière celles-ci.

À ce jour, akô dhông compte une cinquantaine de maisons et constitue une destination de prédilection des touristes, tant vietnamiens qu’étrangers. chaque jour, le village accueille des dizaines de groupes de visiteurs.

Un octogénaire du village se montre satisfait vis-à-vis de ce programme. pour lui, cela permettra aux générations suivantes de mieux comprendre la tradition et la culture de leurs ancêtres.

À akô dhông, les visiteurs peuvent non seulement apprécier le charme de ces demeures, mais aussi découvrir le style de vie de ses habitants qui, respectant une longue tradition d’hospitalité, ne manqueront pas de les inviter.

11/02/2013 12:04